01-09-2025, 04:19 PM
Coucou tout le monde, les copines et les copains qui passent par là et qui me liront peut-être.
Comme promis j'inaugure l'année en reprenant mon fil ici, que j'ai renommé sobrement "Le fil de Janysse" histoire d'arrêter de me concentrer sur le fait que mes histoires d'amour ne durent qu'un an (cf. l'ancien titre).
Tout d'abord, bonne année cher forum, merci encore à Georges de nous avoir ouvert ce nouveau forum, merci à vous qui me lirez. Je vous envoie tout mon amour, ma gratitude et mes voeux de bonheur.
Mon dernier post date du 8 novembre 2024. Le lendemain, j'ai pris part à un stage d'autodéfense féministe qui a changé ma vie. J'ai appris des techniques pour me défendre en cas d'agression physique, des techniques de défense verbale lorsque l'on piétine mes limites, des techniques de défense émotionnelle pour me protéger contre la violence de celles et ceux qui décident de me faire du mal. J'ai aussi appris que j'avais le droit de me défendre, physiquement et verbalement, lorsque j'étais agressée, que je n'étais pas condamnée à subir toute agression venant d'une personne (souvent un homme disons-le franchement), que j'avais la force de me défendre, que j'étais puissante. Ce stage a donné lieu à une véritable réorganisation interne de ma psyché, et je me sens aujourd'hui plus forte et capable de me défendre, de ne plus me laisser faire.
L'ambiance à la coloc s'est encore plus dégradée. J'ai appris peu de temps avant son départ que la coloc avec qui je m'étais embrouillée avait décidé de ne plus me parler parce qu'elle ne voulait pas passer au-dessus de ce désaccord. J'ai donc vécu pendant trois mois avec une personne qui m'ignorait sciemment, qui refusait de me parler, qui s'enfermait dans sa chambre et me disait à peine bonjour et c'était franchement horrible, je sentais chaque jour qui passait que ce qu'elle faisait était gratuitement violent sans pouvoir m'en sortir puisqu'elle ne partait toujours pas.
Mon état mental et physique s'est aggravé. J'ai enchaîné les petits problèmes de santé qui témoignent d'un système immunitaire et digestif à plat. J'étais tout le temps épuisée, je dormais 10h par jour et me réveillais épuisée. J'ai poursuivi ma relation avec mon amant, que j'appellerai ici Raoul. Elle a été source de beaucoup d'angoisse, de tracasseries que j'avais beaucoup de mal à gérer vu mon état. Pendant une semaine, je l'ai vu connecté en ligne sur l'appli de rencontre où on s'est rencontrés, alors même qu'on s'envoyait des messages mignons. J'en ai eu le corps retourné, et j'ai fait une crise d'angoisse à chaque fois que je me connectais. J'ai décidé que je ne pouvais plus vivre comme ça, en me gâchant la vie et les moments de joie personnelle, sportive, amicale et professionnelle que je connaissais par ailleurs, juste parce que je voyais un mec, avec qui je n'étais pas dans une relation sérieuse, connecté sur une application. J'ai tout supprimé. J'ai supprimé le match, comme ça je ne vois plus s'il est en ligne, et j'ai supprimé les applications.
Après cet épisode, dont je n'ai pas osé lui parler, nous nous sommes revus. Et j'ai décidé de prendre ce qu'il y avait à prendre. J'ai décidé d'accepter que notre relation était comme ça, qu'on ne s'écrivait pas entre deux rendez-vous, seulement pour prévoir une rencontre, qu'on se voyait de temps en temps, une fois par semaine grand max, pour partager de la tendresse et de la douceur dont nous sommes tous deux assoiffés, d'accepter qu'il n'était pas disponible émotionnellement pour plus (son père va bientôt mourir d'une maladie neurodégénérative) et qu'en fait moi non plus. Et ça m'apaise. Et je reste ouverte à d'autres possibles.
Mi-décembre, une copine est décédée du cancer qui la mangeait depuis presque deux ans. Le même que mon amant de mai, sauf que lui ça avait duré un mois. Tous les deux avaient la trentaine. Moi depuis je balise dès que j'ai mal au ventre, j'ai peur de mourir, j'ai peur de voir mourir mes proches.
Ma coloc horrible a fini par partir et je me suis remise à respirer chez moi. J'ai commencé un nouveau régime alimentaire qui m'aide à retrouver la santé et la forme. Je me suis reposée pendant plus de deux semaines de vacances et j'ai repris la rédaction de la thèse avec un nouvel entrain, même si je suis toujours très fatiguée. Avec Raoul, j'ai l'impression de porter toute la charge émotionnelle, c'est toujours moi qui prends l'initiative d'une rencontre, et il est toujours partant et content et nos moments sont chauds et doux, et j'ai décidé que j'allais lui en parler même si ce genre de conversation me terrifie.
Aujourd'hui je me sens plus sereine, je prends soin de ma santé physique et mentale, notre nouvelle coloc qui a l'air très chouette emménage bientôt, je me sens capable de terminer enfin ma thèse, et je me sens soutenue dans mon quotidien par mes amis. Mon ami de l'escalade notamment (oui celui sur lequel je crushais), que je vois plusieurs fois par semaine, avec qui on se raconte tous nos malheurs et nos amours, on se soutient, et dont l'amitié m'aide à me sentir en sécurité affective au quotidien - et je lui ai dit. Mon amie Carole aussi, rencontrée à l'escalade, avec qui on a monté un projet d'escalade dans notre club, que je vois au moins une fois par semaine, avec qui on s'écrit presque tous les jours pour prendre des nouvelles. Il y a plein d'autres personnes aussi dans ma vie, de projets et de choses très jolies, et mon travail qui me passionne, et je me sens plus solide qu'il y a quelques semaines, et pas seulement parce que j'étais au fond du trou il y a encore trois semaines, mais parce que je sens quelque chose au fond de moi de solide. C'est pas énorme, c'est pas béton, mais c'est là et ça tient le coup - je ne suis plus un puits sans fond de douleur. Ce qui me permet de vivre ma relation avec Raoul avec plus de détachement, moins de fantasme (je ne me projette pas dans le futur avec lui), et plus de gratitude.
Voilà pour les nouvelles. J'espère que vous me lirez et j'espère vous lire aussi. J'espère que les anciens et anciennes passeront par-là, j'espère qu'Allys si tu es quelque part tu nous trouveras
Je vous embrasse
Janysse
Comme promis j'inaugure l'année en reprenant mon fil ici, que j'ai renommé sobrement "Le fil de Janysse" histoire d'arrêter de me concentrer sur le fait que mes histoires d'amour ne durent qu'un an (cf. l'ancien titre).
Tout d'abord, bonne année cher forum, merci encore à Georges de nous avoir ouvert ce nouveau forum, merci à vous qui me lirez. Je vous envoie tout mon amour, ma gratitude et mes voeux de bonheur.
Mon dernier post date du 8 novembre 2024. Le lendemain, j'ai pris part à un stage d'autodéfense féministe qui a changé ma vie. J'ai appris des techniques pour me défendre en cas d'agression physique, des techniques de défense verbale lorsque l'on piétine mes limites, des techniques de défense émotionnelle pour me protéger contre la violence de celles et ceux qui décident de me faire du mal. J'ai aussi appris que j'avais le droit de me défendre, physiquement et verbalement, lorsque j'étais agressée, que je n'étais pas condamnée à subir toute agression venant d'une personne (souvent un homme disons-le franchement), que j'avais la force de me défendre, que j'étais puissante. Ce stage a donné lieu à une véritable réorganisation interne de ma psyché, et je me sens aujourd'hui plus forte et capable de me défendre, de ne plus me laisser faire.
L'ambiance à la coloc s'est encore plus dégradée. J'ai appris peu de temps avant son départ que la coloc avec qui je m'étais embrouillée avait décidé de ne plus me parler parce qu'elle ne voulait pas passer au-dessus de ce désaccord. J'ai donc vécu pendant trois mois avec une personne qui m'ignorait sciemment, qui refusait de me parler, qui s'enfermait dans sa chambre et me disait à peine bonjour et c'était franchement horrible, je sentais chaque jour qui passait que ce qu'elle faisait était gratuitement violent sans pouvoir m'en sortir puisqu'elle ne partait toujours pas.
Mon état mental et physique s'est aggravé. J'ai enchaîné les petits problèmes de santé qui témoignent d'un système immunitaire et digestif à plat. J'étais tout le temps épuisée, je dormais 10h par jour et me réveillais épuisée. J'ai poursuivi ma relation avec mon amant, que j'appellerai ici Raoul. Elle a été source de beaucoup d'angoisse, de tracasseries que j'avais beaucoup de mal à gérer vu mon état. Pendant une semaine, je l'ai vu connecté en ligne sur l'appli de rencontre où on s'est rencontrés, alors même qu'on s'envoyait des messages mignons. J'en ai eu le corps retourné, et j'ai fait une crise d'angoisse à chaque fois que je me connectais. J'ai décidé que je ne pouvais plus vivre comme ça, en me gâchant la vie et les moments de joie personnelle, sportive, amicale et professionnelle que je connaissais par ailleurs, juste parce que je voyais un mec, avec qui je n'étais pas dans une relation sérieuse, connecté sur une application. J'ai tout supprimé. J'ai supprimé le match, comme ça je ne vois plus s'il est en ligne, et j'ai supprimé les applications.
Après cet épisode, dont je n'ai pas osé lui parler, nous nous sommes revus. Et j'ai décidé de prendre ce qu'il y avait à prendre. J'ai décidé d'accepter que notre relation était comme ça, qu'on ne s'écrivait pas entre deux rendez-vous, seulement pour prévoir une rencontre, qu'on se voyait de temps en temps, une fois par semaine grand max, pour partager de la tendresse et de la douceur dont nous sommes tous deux assoiffés, d'accepter qu'il n'était pas disponible émotionnellement pour plus (son père va bientôt mourir d'une maladie neurodégénérative) et qu'en fait moi non plus. Et ça m'apaise. Et je reste ouverte à d'autres possibles.
Mi-décembre, une copine est décédée du cancer qui la mangeait depuis presque deux ans. Le même que mon amant de mai, sauf que lui ça avait duré un mois. Tous les deux avaient la trentaine. Moi depuis je balise dès que j'ai mal au ventre, j'ai peur de mourir, j'ai peur de voir mourir mes proches.
Ma coloc horrible a fini par partir et je me suis remise à respirer chez moi. J'ai commencé un nouveau régime alimentaire qui m'aide à retrouver la santé et la forme. Je me suis reposée pendant plus de deux semaines de vacances et j'ai repris la rédaction de la thèse avec un nouvel entrain, même si je suis toujours très fatiguée. Avec Raoul, j'ai l'impression de porter toute la charge émotionnelle, c'est toujours moi qui prends l'initiative d'une rencontre, et il est toujours partant et content et nos moments sont chauds et doux, et j'ai décidé que j'allais lui en parler même si ce genre de conversation me terrifie.
Aujourd'hui je me sens plus sereine, je prends soin de ma santé physique et mentale, notre nouvelle coloc qui a l'air très chouette emménage bientôt, je me sens capable de terminer enfin ma thèse, et je me sens soutenue dans mon quotidien par mes amis. Mon ami de l'escalade notamment (oui celui sur lequel je crushais), que je vois plusieurs fois par semaine, avec qui on se raconte tous nos malheurs et nos amours, on se soutient, et dont l'amitié m'aide à me sentir en sécurité affective au quotidien - et je lui ai dit. Mon amie Carole aussi, rencontrée à l'escalade, avec qui on a monté un projet d'escalade dans notre club, que je vois au moins une fois par semaine, avec qui on s'écrit presque tous les jours pour prendre des nouvelles. Il y a plein d'autres personnes aussi dans ma vie, de projets et de choses très jolies, et mon travail qui me passionne, et je me sens plus solide qu'il y a quelques semaines, et pas seulement parce que j'étais au fond du trou il y a encore trois semaines, mais parce que je sens quelque chose au fond de moi de solide. C'est pas énorme, c'est pas béton, mais c'est là et ça tient le coup - je ne suis plus un puits sans fond de douleur. Ce qui me permet de vivre ma relation avec Raoul avec plus de détachement, moins de fantasme (je ne me projette pas dans le futur avec lui), et plus de gratitude.
Voilà pour les nouvelles. J'espère que vous me lirez et j'espère vous lire aussi. J'espère que les anciens et anciennes passeront par-là, j'espère qu'Allys si tu es quelque part tu nous trouveras

Je vous embrasse
Janysse